Pourquoi parler les enfants ?
« La séparation entre mineur.e.s et majeur.es n’est pas légitime. Pour aller plus loin dans l’auto‐organisation on pourrait imaginer des quotas par âge au sein des conseils d’administration des associations de scoutisme » (AF N°1 ‐ Vers une relation éducative sans chefs et sans mineurs ?)
« L’éducation est un travail de longue haleine de jardinier patient » (AF N°2 ‐ Conjurer le malin)
« Comment peut‐on prétendre construire une relation avec des jeunes (…) si on sait déjà « ce qu’on va leur
faire faire » avec une liste détaillée d’objectifs ? » (AF N°2 ‐ Avoir un projet péda sans objectifs ?)
Quand j’étais enfant,
C’est la vraie vie qui me fascinait, j’étais à l’affût.
Je ne demandais pas la parole, mais plutôt qu’on me laisse regarder.
Je ne demandais pas qu’on m’écoute, mais plutôt qu’on m’oublie.
Je ne voulais pas qu’on se tourne vers moi, mais plutôt que tout se passe comme si je n’étais pas là.
J’étais aimanté par les mains des adultes quand elles‐ils travaillaient ou par leur plaisir d’être ensemble quand il était visible, mais il fallait que ma place n’y soit pas prévue, c’était la condition pour me capter.
Pourtant, un grand bonheur, c’était qu’à un moment ils m’aperçoivent, et qu’au lieu de me chasser ils me disent de les rejoindre.
Tout ce que je pourrais en dire de ce qui (m’)advenait alors ne l’épuisera pas, la parole ne peut pas en rendre compte. Parler d’émotion, de sentiment, ou de « communion », on est loin du compte, j’affirme qu’il y avait autre chose, qu’il ne m’intéresse pas de percer.
Ce qui m’intéresse c’est de pointer qu’il y avait là des adultes qui vivaient leur vie, qui n’avaient rien fait « exprès », et des enfants qui vivaient la leur, de vie d’enfant, faite le plus souvent de jeux.
N’empêche qu’à certains moments on était proches.
5 minutes, ou beaucoup plus, et puis me voilà reparti à ma vie d’enfant, qu’on me laissait volontiers.
La meilleure façon de me garder, alors, pour une présence proche, était de me suivre de loin.
Qu’est‐ce qui fait signe ? Bien malin qui le sait, on peut le pré‐penser, on fournira un placebo.
Par contre, ce qu’on peut vouloir, c’est faire le pas de côté pour ouvrir l’espace qui permet à un enfant d’en prendre une, de place, pour un moment, dans la vraie vie.
Ça se dit qu’il y a du vrai dans ce qu’on dit, on devrait pouvoir le dire aussi pour ce qu’on fait.
Et pas besoin de chercher à l’être, aimant. La ficelle aurait été trop grosse et je m’en serais détourné. C’est s’il y a du vrai que je me rapproche.
Pourquoi parler les enfants ?
cob
« Le territoire est un lieu d’asile où les enfants vivent dans un refuge où ils sont à l’abri de la parole » (Fernand DELIGNY).
Sur la version en ligne, et contrairement à la version pdf, Je découvre qu’on m’affuble d’une virgule qui change tout : « Pourquoi parler , les enfants ? »
Ça n’est évidemment pas aux enfants que je pose la question « pourquoi parler ? » A croire que je leur donnerais ensuite des raisons de le faire…
On aura du mal à trouver la réponse dans ce que j’écris ensuite, qui s’adresse plutôt à celles et ceux qui veulent les faire entrer, à mon avis, trop vite, ou mal, dans le monde des adultes, bien que volonté bien intentionnée que j’ai cru lire dans ce qu’elles-ils écrivent dans ce journal…
En accroche, pour inciter à la suite, on ne voit qu’une citation extraite du N° 1 avec laquelle je suis en opposition, alors que la voilà mise en épigraphe comme si la suite était son développement : je cite des extraits qui m’ont fait réagir mais c’est pour montrer l’écart, pure provocation pour tenter d’entamer un dialogue.
De tout ça je sors qu’il vaudrait mieux demander à chaque auteur de choisir un extrait de son texte à mettre en avant, puisqu’il en faut un….
Et pourquoi ne pas lui laisser aussi choisir la rubrique dans laquelle il se positionne ?
Me voilà dans « pratiques pédagogiques » sur un support, « retour de flamme » sur l’autre, j’aurais préféré « On se pose des questions ? » ou « Histoires au coin du feu »… ou bien en proposer une…
J’essaie de me limiter à une page maxi, car je sais que le reste a très peu de chance d’être lu, à moins, peut-être, si on est en tête de journal, mais si on est vers la fin c’est compromis, surtout avec des articles aussi longs…
A suivre…