16 mars 2021

Le théâtre-forum, ou théâtre de l’opprimé

Par allumefeu

C’est quoi ?

Le concept est né au Brésil, dans les années 60, grâce à un militant de l’éducation populaire : Augusto Boal. Le principe est simple : une saynète est jouée par un petit groupe de comédien.nes devant un public, elle contient une situation d’agression, d’oppression. Ensuite, les comédien.nes la rejouent mais cette fois le public peut intervenir et prendre la place de la victime ou d’un.e témoin (jamais l’agresseur). Il peut y avoir plusieurs interventions. Après toutes les interventions, il y a un temps de discussion avec tout le monde. L’idée est de réfléchir à comment réagir quand on est témoin ou victime d’une situation d’oppression.

Comment j’organise ça en camp ?

Concrètement, on prend une partie de l’unité (une dizaine d’enfants max) et on leur explique le principe. Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir des bases de théâtres : comme toujours dans l’éducation populaire, il vaut mieux que ce soit fait par nous que bien fait. Cela vaut le coup d’essayer d’utiliser autant que faire se peut des situations réelles, déjà vécues par les jeunes. Sinon, on peut en ajouter soi-même déjà préparées. Il faut compter tout de même une demi-heure au moins d’entraînement par saynète pour qu’ils et elles la maîtrisent bien. Ne pas oublier d’avoir des témoins dans la saynète : ils sont passifs dans le premier passage mais leur rôle peut être pris par quelqu’un du public. Il faut garder en tête que les réactions des personnes du public seront inattendues (et c’est tant mieux !) et donc essayer de les anticiper en préparant avec les comédien.nes les différentes issues et interventions envisagées.

Ensuite, lors d’une veillée par exemple, on présente au reste de l’unité les saynètes. Il est très important de bien rappeler quelques principes : on ne peut intervenir que pour prendre la place de la victime ou d’un témoin et surtout on doit agir de façon réaliste.

Le théâtre-forum fonctionne dès 6 ans et c’est un excellent outil pour sensibiliser les jeunes à différents sujets mais aussi à agir. L’objectif n’est pas de transmettre une ligne de conduite précise et exhaustive mais de leur donner envie d’agir face à l’oppression.

Rossignol