« Camp premium »
8:00. Le jour se lève au camp de Jeffville. Après une nuit humide, les premiers zips de tentes se font entendre. C’est à l’équipe des Pinko préparer le petit déj, comme tous les matins. Les un-es s’attellent lentement au démarrage du feu, les autres préparent les tartines et les céréales sur la table.
8:30. Les Pinko s’en vont réveiller les autres et la joyeuse tribu petit-déjeune ensemble, mais par couleur. C’est plus pratique car tous ne mangent pas la même chose : d’un côté les Browny, se servent de Trésor et de Chocapic, de l’autre les Pinko disposent de Boules miel et de Pétales chocolat Eco+. C’est pas toujours simple au niveau de l’intendance, mais les happiness leaders se sont habitués à prévoir deux niveaux de qualité pour les courses, en essayant de garder des menus similaires pour tous-tes (pour que ce soit plus égalitaire) !
9:35. Un coup de sifflet rassemble les dernier-es retardataires pour le temps forum. Pour faire vivre la démocratie sur le camp, les leaders font voter le jeu de l’activité parmi les propositions des jeunes. Entre le Sagamore et la balle aux prisonniers, c’est la 2nde option qui est choisi avec 10 votes contre 13. La majorité proteste mais les leaders rappellent que le vote double des Browny pour les décisions collectives est un des points de la Charte du camp. Et puis, iels vont quand même bien s’amuser de toute façon ! Les Browny choisissent le service qu’iels veulent suivre pour la journée : le bois. “Ça a l’air chill !” disent-iels avec une mine réjouie : les leaders se félicitent d’avoir des jeunes aussi volontaires.
10:00 : Le jeu de piste commence avec des équipes mixtes Pinko-Browny : un beau moment de vivre-ensemble et de fraternité !
12:15. Scandale à table ! Bernard, de l’équipe des Pinko, est accusé par un Browny d’avoir volé une gamelle. Les leaders essaient de calmer la situation en séparant les deux jeunes. Heureusement, la gamelle est retrouvée dans le trou à eaux grasses à la fin du repas par les Pinko qui finissent la vaisselle !
16h30. Pendant la balle aux prisonniers, Eulalie fait une mauvaise chute en voulant esquiver une attaque et se tord méchamment la cheville. Tout de suite, le medical leader accourt pour évaluer la blessure. Eulalie, comme les autres Pinko, n’a pas l’option “love and care” : le leader appelle donc ses parents pour qu’iels viennent la chercher et l’emmener eux-mêmes à l’hôpital, faute de quoi il ne pourra lui mettre qu’un bandage.
18:00. Chaque équipe se lance dans ses services respectifs sans tarder. Les Browny, qui les finissent systématiquement en un temps record, profitent des hamacs pendant leur long temps libre, pour lire ou apprendre de nouveaux chants scouts. C’est dans ces moments-là que le camp prend une atmosphère idyllique.
20:30. Les Pinko, agacé-es de devoir toujours faire la vaisselle seuls, rouspètent que la répartition des services n’est pas vraiment juste et demandent aux leaders que l’autre équipe les aide. Victor, qui intercepte la conversation, lance depuis son hamac qu’au contraire, c’est normal et juste car ses parents ont travaillé dur, c’est pour ça qu’iels ont pu payer la formule Premium. Pour concilier tout le monde, les leaders proposent de faire un temps débat le lendemain pour que les jeunes votent entre utilisation des gamelles ou vaisselle jetable.
21:00. Dans le soir tombant, commence la veillée phare du camp : la “Casino Party” ! Excité-es, les jeunes se voient distribuer la monnaie pour participer aux différents stands, avec un bonus de jetons pour les Goldies (les jeunes dont les parents ont fait un don aux scouts) !
23:50. Alors que les jeunes s’endorment paisiblement après cette journée riche en émotions, un violent orage éclate. Rapidement, la tente des Pinko, dont la faîtière est rafistolée et le double toit mal tendu faute de sardines, s’inonde peu à peu. L’une d’entre elleux va réveiller les leaders en détaillant les sacs de couchage et les matelas trempés, pour savoir s’ils peuvent migrer vers celles des Browny. L’un d’entre elleux lui apprend d’un air désolé que les parents des Browny ont signé pour une certaine prestation pour le camp, et qu’ils ne peuvent malheureusement pas déroger au contrat comme ça… En bon leader, il n’oublie cependant pas de lui dire où se trouve les bâches et les torchons pour qu’iels puissent limiter les dégâts.
00:15. La nuit s’étant éclaircie, les leaders décident de lancer les totémisations. En partenariat avec des grandes marques, les jeunes les moins riches se voient attribuer le nom d’une marque pour financer en partie leur camp. Puma malicieux, Jaguar réfléchi et Cochonou agile retournent peu après dans les bras de Morphée, fier-es d’avoir vécu ensemble ce rite initiatique.