Se former avec les SGDF ? Plus pour moi
Et voilà, je suis partie de mon Cham (le nom de la première partie de formation pour le BAFD chez les SGDF). Je n’ai pas terminé, je me suis retirée de la formation.
Je suis dans le train et je pleure, pleure de rage, pleure de frustration, pleure d’impuissance et j’ai mal au ventre.
Je ne sais même pas par où commencer. Mon esprit ressasse le déroulé du dernier atelier que j’ai vécu hier soir. Cet atelier s’appelait « Laïcité et le·a directeur·trice d’ACM », je ne savais pas vraiment comment la laïcité allait être abordée et traitée, je sentais déjà les dérives patriotistes qu’il pouvait contenir en pensant aux autres ateliers de la semaine mais je voulais laisser encore une chance aux formateur·trices. Je me décide alors de me placer au fond de la salle, au cas où j’ai besoin de sortir si des propos me dérangent trop. Une porte se trouve à ma droite.
L’atelier commence, nous parlons des symboles de la République, regardons une vidéo sur la laïcité, et là les formateurs tous excités nous demandent de nous mettre debout et de chanter les 7 couplets de la marseillaise. La musique démarre. Je suis tellement choquée sur le moment que je crois à une blague. Mais non, c’est bien la réalité. Plusieurs personnes se sentent mal à l’aise, plusieurs personnes ne se lèvent pas, ils le voient mais ils continuent.
Je décide de me lever et de partir avant d’exploser, je commence à me diriger vers la porte à ma droite et puis en fait non. Je n’ai pas envie de me cacher. Je fais demi-tour et me dirige vers la porte principale en traversant toute la salle et passant devant les formateurs. Cet acte est minime mais ce sera mon acte de résistance.
Une personne me rejoint dans mon élan, d’autres me témoignent de leur soutien. Je regrette de ne pas avoir motivé d’autres personnes de la salle à sortir, mais je n’avais plus la force.
Cet évènement arrive après 5 jours de formation, descendante, infantilisante, blessante pour de nombreuses choses qui ne peuvent être résumées. Je suis en colère et déçue du manque de remise en question de la part des formateur·rices. J’ai la rage.
Alors oui, toutes les équipes de formation n’infligent pas cela à leurs stagiaires, mais est-ce un argument pour ne pas s’en inquiéter ?
Une chose est sûre, mon foulard bleu blanc rouge* restera au fond de mon tiroir, et ne sortira pas. Aujourd’hui, j’ai honte de mon mouvement.
Châtaigne
*distinction chez les SGDF signifiant une appartenance à une équipe du national SGDF ou un statut de « chargé·e de mission »