Manifeste sur la précarité de nos respons
Nous, acteurs·ices de l’association des Eclaireuses et Eclaireurs de France,
Nous, engagé·es dans ce mouvement d’éducation citoyenne et populaire,
Nous, issu·es du scoutisme laïque,
Nous nous mobilisons face à la précarité des jeunes de 18 à 25 ans.
Ces jeunes, ce sont nos responsables bénévoles.
Déjà prégnante dans notre société depuis plusieurs années, la précarité des 18-25 explose du fait de la crise sanitaire. Les chiffres sont alarmants :
- 1 jeune sur 6 a arrêté ses études
- 22% des jeunes sont au chômage, souvent sans aucun droit d’allocation ni droit au RSA
- 1 / 3 des jeunes a dû cette année renoncer à des soins médicaux
- 8 jeunes sur 10 déclarent subir des préjudices importants.
Concrètement beaucoup de jeunes ne parviennent plus à s’alimenter, à se loger, à se soigner.
La fermeture des bars, restaurants, institutions culturelles sont autant d’opportunités, de jobs ou de services civiques, en moins, autant de petits revenus supprimés. Les conséquences de la crise sanitaire cloisonnement nos jeunes dans une pauvreté inacceptable.
Cette pauvreté, nous souhaitons la dénoncer.
Cette pauvreté, nous en refusons la fatalité.
Il est temps aujourd’hui,
Il est temps pour Nous, Association d’éducation populaire et de scoutisme, d’agir.
Agissons pour :
- Sécuriser nos jeunes
- Lutter contre la précarité qu’iels subissent.
- Rester en cohérence avec nos valeurs et notre devoir de solidarité
Plus globalement, posons-nous la question de notre histoire, de l’avenir que nous souhaitons construire. Posons-nous la question de l’accompagnement que nous offrons à notre jeunesse, dans la philosophie du scoutisme.
Le scoutisme est né, il y a presque 115 ans, d’un homme qui a refusé d’abandonner une jeunesse dans sa pauvreté et sa misère. Alors soyons cohérent·es. Reconnaissons l’engagement de nos respons’, sous une forme qui puissent répondre pleinement à leurs besoins essentiels. Osons défendre et protéger nos jeunes, nos responsables engagé·es. Osons imaginer, innover hors des sentiers déjà tracés. Osons rompre nos habitudes, faire un pas de côté, et évoluer vers un hors-piste salvateur.
Nous, responsables, parents bénévoles, adhérent.es engagé.es, déclarons, par ce manifeste, la nécessité de repenser la valorisation financière de nos animateurs·ices afin qu’iels puissent sereinement poursuivre leur engagement.
Remplissons notre devoir d’éducateur·ices populaires. Agissons sur nos territoires. Sollicitons nos élu.es des communes, départements, régions. Dénonçons unanimement cette précarité. Protégeons nos jeunes. Imaginons des leviers nouveaux.
Revendiquons une indemnisation adaptée.
Ce manifeste n’a pas été écrit par la rédac’, ni par l’asso des EEDF, mais il s’agit d’une contribution extérieure de personnes anonymes qui sont visiblement membres EEDF.
En tant que parent d’une jeune aux EEDF depuis plusieurs années, je partage pleinement cette revendication et espère travailler, à mon niveau à une évolution des pratiques en cours ; on peut être engagés sans être pour autant bénévoles…